6 mai 2018-6 mai 2021, NYƆNUKPIKÉ: LE BILAN

2 septembre 2021

Il est enfin temps de faire le point de l'aventure NYƆNUKPIKÉ qui a eu 3 ans le 6 mai 2021 passé.


Photo: formation aux filles du quartier akogbato de cotonou le 6 mai 2018 par Cica Clarisse OLYMPIO


  • Je me rappelle très bien ce jour-là quand j'allais donner cette formation aux filles d'akogbato. J'ai prié et j'ai dit, aujourd'hui, je pose la première pierre de ce qui sera quelque chose de grand. Aujourd'hui, je suis la seule formatrice à aller donner cette formation aux filles de mon quartier, mais demain, ce sera des milliers de femmes œuvrant sérieusement à poster toutes les filles sur la droite ligne de la réussite.


    Mon objectif était simple : créer un programme dans lequel les femmes d'hier informent, conseillent et guident les femmes d'aujourd'hui à œuvrer pour elles-mêmes(le présent) et ensuite pour les filles(le futur). Des femmes équilibrées sur tous les plans(intellectuel, spirituel, social, sanitaire, des NYƆNUKPIKÉ en langue fongbé). Tout ceci pour qu'enfin, l'on puisse se projeter en ce qui concerne l'avenir des femmes au Bénin et en Afrique.


    Mon plan d'action était encore plus simple : y aller même si j'étais seule, faire démarrer le bus avec ou sans passager avec le peu de compétence que j'avais et me former en cours de route. Les compétences que j'avais dans le temps étaient vraiment limitées, mais j'avais une foi inébranlable en ce projet. En fait, je n'avais juste pas le choix parce que c'est un projet qui me tenait à cœur depuis l'adolescence. Et je venais d'avoir ma fille, je ne me voyais pas la regarder en face demain et lui dire que je n'ai même pas essayé ce projet qui me tenait très à cœur. Quelle leçon vais-je lui donner demain ? C'est ainsi que le bus démarra.


    La toute première passagère qui a embarqué au bord du bus fût ma grande sœur, Asmine Olympio.


    Grâce à elle, ce petit projet s'est amélioré et s'est développé. Elle a su utiliser ces connaissances en matière d'association, d'animatrice de projet pour joindre d'autres femmes d'action compétentes. L'équipe s'est alors agrandie et solidifiée et nous avons pu réaliser beaucoup de proojet et impacter beaucoup de femmes et de filles.


    Ainsi, après trois ans d'activités sur le terrain et en ligne, la conclusion est que :

    -le projet est viable.
    -il existe beaucoup de femmes motivées, motivantes bien formées et prêtes à passer à l'action
    -l'urgence de la situation est telle que les femmes doivent passer à l'action qu'elles soient prêtes ou pas, préparées ou pas




    Pour réussir cela, il importe que les femmes trouvent de solutions aux problèmes qui minent la gente féminine. Premièrement, les femmes surestiment leurs énergies, elles doivent donc apprendre à canaliser leurs efforts de chaque instant vers un et un seul but. Ensuite, il faut repenser la solidarité féminine. La solidarité, c'est le donner et le recevoir, c'est accepter être une vrai brindille de balai solidement rataché au balai dans le but commun qu'il soit utilisé pour rendre propre. Une brindille de balai ne s'attend pas à ce que le balai lui dise : "s'il te plaît, viens t'ajouter aux autres brindilles pour que nous puissions balayer, non, quand le balai est debout, chaque brindille de balai est debout avec lui." Quand on travaille avec les femmes, on a l'impression qu'il faut aller cueillir chaque femme dans son cocon, c'est très éreintant. Chaque femme est forte, solitaire et vibrante tant qu'elle reste forte, c'est quand elle a besoin d'aide, qu'elle se souvient de la solidarité féminine. Cela doit changer. De plus, la non-connaissance de la femme par la femme est flagrante. Il suffit de voir le nombre de femmes qui induisent d'autres femmes en erreur ou qui sont cruelles avec d'autres femmes, d'autres filles, qui les critiquent et les attaquent de front. Cette méconnaissance de la psychologie et de la physiologie de la femme par les femmes doit être corrigée au plus tôt parce qu'elle est le vrai problème dont souffre beaucoup de femmes. Il faut également ajouter qu'il y a beaucoup de femmes compétentes qui se refusent obstinément à prendre la parole et à donner leurs avis de façon objective et scientifique, ce qui laisse l'image générale qu'il n'y a pas de vraies femmes dans le pays. Des femmes qui peuvent tenir des débats, effectuer des actions, notre silence ne nous honore pas chères dames. Des femmes ont parlé pour que nous ayons droit à une place à la table des débats, parlons aussi pour que ce droit soit effectif. Et enfin, les femmes attendent de cocher toutes les cases avant de passer à l'action. Et c'est la plus belle erreur que je trouve que nous faisons. En effet, nous sommes généralement des êtres de foi et là où il y a la foi, il y a un chemin. Chères NYƆNUKPIKÉ, tant qu'il y a la foi, foncez. Une chose que je sais est que réaliser un projet, c'est comme monter un puzzle. Au début, c'est pénible de coller les morceaux puis à force de patience, on arrive à assembler deux, puis trois morceaux. On assemble un angle de ce côté, un autre de l'autre et à force de revenir à l'image initiale, la vision initiale et de persévérance, l'image se dessine complètement.


    Alors ma chère NYƆNUKPIKÉ, que feras-tu ? Vas-tu passer à l'action aujourd'hui ? Où vas-tu trouver de très bonnes raisons pour ne pas le faire ?


    A bientôt pour les perspectives.
    Ta très chère Cica

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